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A son tour, Apple se lance dans la réalité virtuelle

Comme toujours avec Apple, les inconditionnels de la marque à la pomme étaient au rendez-vous. Vendredi 2 février, ils étaient nombreux à faire la queue pour être les premiers acquéreurs du dernier-né des produits de la marque, le Vision Pro, un casque de réalité mixte. Il faut cet enthousiasme pour se procurer un objet à 3 500 dollars (3 250 euros), distribué pour l’instant uniquement aux Etats-Unis, où 200 000 précommandes ont été enregistrées.
« Ce jour marque le début d’une nouvelle ère pour l’informatique », selon Tim Cook, le patron d’Apple, celle de « l’informatique spatiale ». Equipé du casque, l’utilisateur peut accéder à ses applications, tout en conservant une vue sur son environnement, ou choisir, en manipulant une mollette, de s’enfermer dans une réalité virtuelle, complètement immersive, pour profiter, par exemple, d’un film. L’interaction avec les interfaces se fait d’un simple mouvement de doigts, alors que les produits concurrents (Oculus Quest de Meta, HoloLens de Microsoft ou le HTC Vive) nécessitent l’emploi de manettes.
Avec sa batterie externe, son poids jugé trop lourd par certains utilisateurs, le produit a toutefois essuyé des critiques. Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux pour moquer l’usage en public de cet appareil – plutôt réservé à un usage sédentaire –, signe que cette catégorie continue à souffrir d’un manque d’acceptabilité sociale.
Plus ennuyeux encore, les utilisateurs du Vision Pro qui auraient oublié leur mot de passe pour utiliser leur appareil seraient contraints de le retourner en boutique – alors que la marque s’est construite sur un écosystème où tous les produits doivent se connecter de manière fluide. Autre signal inquiétant, des plates-formes très populaires, comme Netflix ou YouTube, ont choisi de ne pas concevoir d’applications ad hoc pour le Vision Pro.
Thomas Husson, analyste pour le cabinet Forrester, le reconnaît : « Le produit n’est pas parfait, c’est un pilote commercial, ce qui est un peu inhabituel pour Apple. » Pour autant, il explique que les marques avec lesquelles il a échangé sont prêtes « à développer des expériences » dans ce nouvel espace, sachant qu’Apple attire une clientèle au fort pouvoir d’achat : 36 % de ses clients ont des revenus annuels qui dépassent 100 000 dollars, plus que tous ses concurrents, selon le cabinet Forrester.
Arrivé aux commandes d’Apple en août 2011, Tim Cook est considéré comme un excellent gestionnaire qui a vu la capitalisation d’Apple dépasser 3 000 milliards de dollars en juin 2023. Il n’est en revanche pas considéré comme un visionnaire, à l’inverse de Steve Jobs, son prédécesseur, fondateur de la compagnie.
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