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Loi « immigration » : la droite retrouve des couleurs après son « coup inespéré »

Mardi 19 décembre vers 19 heures, la droite trinque. Quatre heures plus tard, l’Assemblée nationale s’apprête à adopter le projet de loi sur l’immigration du gouvernement. C’est « notre texte avec 98 % de nos propositions », se réjouit déjà Olivier Marleix, le chef de file des députés du parti Les Républicains (LR), sur un petit nuage.
Hasard du calendrier, un pot était prévu entre les actuels élus LR et leurs camarades des législatures précédentes. Porté par l’euphorie, Eric Ciotti lève son verre devant Laurent Wauquiez. Le président du parti salue celui d’Auvergne-Rhônes-Alpes, dont la région est pressentie pour coorganiser les Jeux olympiques (JO) d’hiver en 2030 : « Mais avant cela, tes JO, Laurent, seront en 2027 [avec l’élection présidentielle] et nous serons derrière toi. »
Toujours pas officiellement lancé dans la course pour l’Elysée, son « champion » sort de son silence pour estimer, dans un entretien au Figaro publié jeudi 21 décembre, « qu’un espoir s’est levé à droite ». Laurent Wauquiez appelle à « redonner la parole aux Français par un référendum », afin de faire valider la proposition de loi préparée par LR pour réviser la Constitution sur l’immigration, notamment pour s’affranchir des règles européennes.
Avec un groupe parlementaire réduit à 62 membres, Les Républicains ont fait mettre le genou à terre à une majorité obligée de beaucoup lui céder pour accoucher d’un texte. Olivier Marleix jubile. En l’espace d’une soirée, le président du groupe, souvent présenté comme cassant et solitaire, s’est transformé en stratège éclairé. Du « Macron-compatible » Alexandre Vincendet (Rhône) à Aurélien Pradié (Lot), frondeur en chef lors de la réforme des retraites, tous les députés LR – considérés comme des « autoentrepreneurs » pour leur propension à s’affranchir des consignes de leurs dirigeants – ont voté le texte et applaudi M. Marleix après son discours à la tribune de l’Assemblée nationale.
Un petit miracle de Noël pour l’intéressé et un coin de ciel bleu pour un parti encore traumatisé par les 4,78 % de Valérie Pécresse à la présidentielle de 2022. Dans l’entourage du chef de groupe, on a conscience d’avoir « réalisé un coup inespéré » en poussant au préalable les élus LR à voter la motion de rejet défendue par les écologistes, le 11 décembre. Le député des Alpes-Maritimes Eric Pauget veut, lui, tirer les bonnes leçons. « Quand le triptyque parti, groupe à l’Assemblée et groupe au Sénat agit ensemble, on devient une formation incontournable. Maintenant, il faut capitaliser dessus. »
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